Sécurité du CHAN 2024 : Dr Christian Emeruwa rassure avant le grand saut est-africain

À moins de trois mois du coup d’envoi du Championnat d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies 2024, la Confédération Africaine de Football (CAF) intensifie ses efforts en matière de sécurité. Pour Dr Christian Emeruwa, responsable du département Sécurité et Sûreté de la CAF, la région hôte est « sur la bonne voie » pour accueillir son tout premier tournoi continental co-organisé.
Un événement inédit, une responsabilité partagée, et un objectif commun : offrir un CHAN 2024 exemplaire, aussi sûr qu’enthousiasmant. La Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya accueilleront en août prochain la 8e édition du Championnat d’Afrique des Nations TotalEnergies, réservé aux joueurs évoluant dans les championnats nationaux. Pour la CAF, c’est aussi une épreuve grandeur nature pour tester et former les ressources sécuritaires de la région.
Et à en croire Dr Christian Emeruwa, qui vient de clôturer une série de trois ateliers de formation dans les pays hôtes, la mobilisation est à la hauteur des attentes.
« En termes de personnel, ce que nous avons vu est impressionnant et très encourageant. Les personnes formées ont fait preuve d’un réel engagement et ont accueilli la formation avec beaucoup de sérieux », a-t-il confié vendredi, à l’issue de l’atelier organisé à Nairobi.
Des effectifs réceptifs, un matériel encore à renforcer
Si le profil et la motivation des agents de sécurité satisfont la CAF, des efforts restent à faire sur le plan logistique.
« Nous sommes confiants quant à la qualité humaine, mais il reste encore un travail à faire pour fournir à ces équipes le matériel nécessaire à leur mission », a nuancé Dr Emeruwa.
Ces formations, inédites à cette échelle pour les pays concernés, ont débuté en Tanzanie, où elles ont été ponctuées par une mise en pratique lors de la finale de la Coupe de la Confédération entre Simba SC et la RS Berkane, disputée à Zanzibar. L’équipe de la CAF a ensuite poursuivi sa mission en Ouganda, avant de conclure au Kenya, à Nairobi.
« Le football a ses propres exigences »
Durant l’atelier kenyan, quarante hauts responsables issus de la police nationale, du ministère des Sports et du ministère de l’Intérieur ont été réunis. Un rassemblement stratégique pour Dr Emeruwa :
« Il est essentiel de mettre autour de la table tous les acteurs de la sécurité et de leur faire découvrir la méthodologie CAF. Il ne s’agit pas de leur apprendre à faire leur métier, mais de leur faire comprendre que le football a ses propres exigences en matière de sécurité. »
Le formateur a notamment souligné l’importance de la spécificité des flux, de la gestion de foule et des dispositifs autour des stades : des aspects qui diffèrent sensiblement du maintien de l’ordre quotidien.
« CHAN n’est pas un simple match, c’est un tournoi majeur, le deuxième plus important de la CAF. Cela implique une logistique transfrontalière et un afflux massif de supporters. »
La théorie mise en pratique au Nyayo Stadium
L’atelier s’est achevé sur une session pratique au stade national Nyayo, l’un des sites principaux du CHAN 2024. Les agents y ont simulé l’ensemble des dispositifs liés à la gestion de foule, à la vérification des billets et aux entrées de spectateurs.
Une étape clé saluée par Austin Oduor, responsable national de la sécurité pour la CAF au Kenya :
« Ce fut une plateforme décisive pour ancrer les méthodes de la CAF. Nos forces de l’ordre ont beaucoup appris. Nous avons multiplié les sessions pour assurer un CHAN aussi sûr que possible. »
Un CHAN sous le signe de la coopération régionale
En août, l’Afrique vivra une grande première : un tournoi continental organisé conjointement par trois pays. Une opportunité unique de collaboration sécuritaire et logistique, mais aussi un test grandeur nature pour les structures régionales.
Pour Dr Emeruwa, la dynamique enclenchée laisse entrevoir une édition du CHAN à la hauteur des enjeux.
« Ils savent désormais ce qui les attend. Le compte à rebours a commencé. »