CAN U-17 : Le Mali et le Burkina, deux écoles, un ticket pour la gloire

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Il y a des affiches qui dépassent le cadre strict du tournoi. Celle qui opposera ce mardi (17h00) le Burkina Faso au Mali en demi-finale de la CAN U-17 CAF TotalEnergies 2025 à Casablanca, en fait partie. Deux pays voisins, deux grandes traditions de formation, deux sélections qui se connaissent, se respectent, et ne se craignent pas. « C’est une finale avant la lettre », souffle le sélectionneur burkinabè. Et comment ne pas lui donner raison ?


À Bamako, l’introduction

Le contexte rend la confrontation encore plus savoureuse. Les deux équipes se sont déjà affrontées à deux reprises en amical lors de leur préparation à Bamako, (ndlr : une victoire pour le Burkina Faso 2-1, puis un match nul 1-1) juste avant de rallier le Maroc. « Nous connaissons leurs forces. Ils ont des individualités très fortes, mais nous avons aussi nos repères », résume le technicien burkinabè. Pas question pour autant de s’endormir sur ce que l’on croit savoir : « Le groupe malien a changé, les nôtres aussi. Il faudra s’adapter, être prêts mentalement et tactiquement. »

Deux écoles, un même sens du jeu

Le technicien burkinabè ne s’en cache pas : il admire le Mali. « C’est une équipe très joueuse, avec beaucoup de cohésion. On sent qu’ils ont grandi ensemble dans les centres d’excellence. » Le style malien, fluide, vertical, technique, s’oppose à la puissance et à l’efficacité du bloc burkinabè. Le duel tactique s’annonce passionnant. « Je ne dors pas beaucoup depuis quelques jours. Je regarde encore et encore leurs matches. Chaque adversaire a une préparation spécifique. Et là, on est dans quelque chose de très sérieux », confie-t-il, lucide.

En face, Adama Diéfla reste égal à lui-même : posé, méthodique, presque imperméable à la tension. Il sait que son groupe, nourri aux principes de jeu inculqués depuis les U-13 par la Direction technique malienne, est prêt pour ce genre de défi. « Cette équipe burkinabè, on la connaît. On l’a jouée en préparation, (ndlr : victoire pour le Burkina 2-1 puis match nul) on l’a observée ici. Elle joue très haut, elle presse beaucoup, elle frappe vite. Mais nous avons aussi nos certitudes », glisse-t-il.

Et quand le Malien parle de son groupe, c’est avec la précision d’un artisan : « Ce sont des garçons intelligents. Ils ont du ballon, oui, mais surtout ils comprennent vite. Ils ont intégré notre philosophie depuis des années. On ne va pas leur demander de tout changer parce que c’est une demi-finale. On va rester fidèles à ce qu’on sait faire : jouer. »

Diéfla, qui a vu passer plusieurs générations à la tête des jeunes Aiglons, sait que la maîtrise ne passe pas uniquement par la technique. « Cette équipe sait aussi souffrir. Elle sait fermer les espaces quand il le faut. Le vrai défi, c’est d’être lucide dans les moments clés. »

Une mémoire, mais pas de revanche

Mali-Burkina, c’est aussi une histoire. Celle d’une rivalité qui a vu le Mali s’imposer en phase de groupes à la CAN 2023, avant que le Burkina ne prenne sa revanche pour la 3e place. Mais ici, pas question de se nourrir de revanche. « C’est une autre génération », tranche Adama Diefla, le coach malien « Ce match n’est ni un règlement de compte, ni une confirmation. C’est un nouveau défi. »